Record d’infractions d'excès de vitesse


Un homme de 27 ans est accusé d’avoir commis, entre janvier 2009 et février 2010, 198 excès de vitesse à bord d’une voiture louée au Luxembourg. L’auteur présumé nie toutes les infractions.

Dans la salle d’audience du tribunal de police de Juvisy-sur-Orge (Essonne), le ministère public n’en revient toujours pas : « C’est le record de France, un triste record ! » Yossef Gorsd, un habitant de Brunoy âgé de 27 ans, est accusé d’avoir commis pas moins de 198 infractions routières entre le 22 janvier 2009 et le 11 février 2010, en moyenne une tous les deux jours. Une performance réalisée au volant d’une Mini Cooper « S » cabriolet immatriculée au Luxembourg, que le parquet aimerait récompenser par une amende de 7.050 € ainsi que par une suspension du permis de conduire.

Bouc émissaire
L’histoire débute lorsqu’un des agents du Centre automatisé de constatation des infractions routières (CACIR) remarque qu’une voiture immatriculée au Luxembourg comptabilisait depuis 2006 un total de 484 infractions commises dans le sud-est parisien. En règle générale, les véhicules étrangers ne sont pas poursuivis. Mais dans ce cas précis, le policier craint d’avoir affaire à un escroc ayant trouvé un moyen d’éviter les amendes. En janvier 2010, la brigade motorisée de la préfecture de police de Paris est chargée de l’enquête avec un seul indice : Yossef avait déjà été verbalisé en 2008 au volant de cette voiture, pour non présentation de la carte grise. Les policiers sondent alors les garages de la région, et finissent par dénicher celui qui entretient le fameux cabriolet. Convoqué au commissariat, on impute à Yossef 198 infractions, les 286 autres étant déjà prescrites.

« Je tombais des nues ! Durant 4 heures, ils m’ont posé des questions sur cette auto, mais je ne savais pas de quoi ils parlaient », raconte le jeune chef d’entreprise, qui a le sentiment d’être « le bouc émissaire de la police qui a échoué à trouver les vrais coupables ». Il explique n’avoir loué la Mini Cooper qu’une seule fois. « Entre temps, elle a été utilisée par des centaines de clients », s’insurge-t-il. L’agence Luxembourgeoise refusant de transmettre aux autorités françaises le contrat de location, il est impossible de vérifier les dires du jeune homme. Détail troublant, lorsqu’une infraction est commise, son téléphone portable émet toujours dans le secteur. « Mais ça ne prouve pas que moi, j’étais dans le véhicule », se défend alors Youssef.

Nullité juridique
Quant aux photos prises par les radars automatiques, son conseil, Maître Iosca, a tenté de démontrer à l’audience leur nullité juridique. « Soit il a été flashé de dos, et on ne distingue pas son visage, soit il est flashé de face, mais on ne le reconnaît pas formellement », explique l’avocat, expert dans la défense des automobilistes.

Le tribunal de police rendra son jugement le 10 septembre. S’il est condamné, Yossef deviendra le champion de France de l’incivilité routière.

France soir - 10 juillet 2010

INTERVENTIONS

Maître Iosca intervient dans les plus grands médias français

Avocat permis : Auto plus
Avocat permis : Le Figaro
Avocat permis : Le Monde
Avocat permis : Le Parisien
Avocat permis : Sport Auto
Avocat permis : Capital