Boire et conduire...


Boire ou conduire, c'est sûr, il faut choisir! Mais si la chasse aux conducteurs imbibés a sa raison d'être, elle a aussi ses règles...
En France, l'alcool est la cause directe de 40% des décès immédiatement consécutifs à un accident. Lutter contre l'alcoolisme, en particulier au volant, est donc une nécessité absolue.
Cependant cette lutte doit se faire dans le strict respect de la loi et de la procédure : c'est t fondamental dans un état de droit. Aussi, pas de "truc" pour rouler bourré dans cet article, mais un strict respect de la loi, qui est - elle - à observer sans modération!

Détendez-vous, soufflez à fond

Ça y est, vous avez peut-être bu un verre de trop, et bien entendu, vous tombez sur un contrôle. La première étape, c'est le dépistage. Il se fait en général à l'aide du bon vieux «ballon». Si le résultat est positif, il doit être confirmé par un deuxième test, effectué cette fois-ci à l'aide d'un éthylomètre, ou par prise de sang. Cette dernière sera bien sûr effectuée par du personnel médical.
Dans ce cas, deux flacons seront identifiés, pour permettre une éventuelle contre-expertise. En cas de différence, c'est le taux le plus bas qui sera retenu. Et si les résultats sont trop différents, toute la procédure sera annulée !
Comment réagir à un contrôle ? On le répète souvent dans cette rubrique d'ADDX, énerver nos amis en uniforme, c'est contre-productif. Pour un contrôle d'alcoolémie, c'est encore plus vrai. Par exemple, même si vous pensez être "positif", ne refusez jamais de souffler dans l'éthylotest (le "ballon"). Dans le cas contraire, vous allez vous faire coffrer pour "conduite en état d'ivresse manifeste", et vous ne pourrez pas contester la procédure !
Au contraire, détendez-vous, obtempérez, et faîtes tout ce que le policier ou gendarme vous demandera. Par contre, la règle sacrée des trois "pas" s'applique toujours ; ne pas acquiescer, ne pas signer, et ne pas payer l'amende avant le lancement de la procédure. En effet, pour un képi, un contrôle d'alcoolémie, ce n'est pas si simple que cela. La procédure est longue, et le militaire ou le policier doit en respecter toutes les étapes pour qu'il soit valable. A la moindre erreur, au moindre raccourci, tout tombe à l'eau (façon de parler).
Le mauvais numéro

Votre niveau d'alcoolémie est mesuré par un éthylomètre. Cet appareil mesure la vitesse à laquelle votre souffle se déplace dans un tube pourvu de deux capteurs. Plus il y a d'alcool dans l'air expiré, plus le déplacement de l'air est gêné. De nombreuses marques existent, mais une seule totalise près de 80% du parc, la marque SERES. Plus particulièrement ses modèles 679 E ou T, qui équipent les commissariats de police ou les gendarmeries. Chaque appareil est identifiable par un numéro matricule unique à quatre ou cinq chiffres. Tout procès-verbal doit indiquer celui de l'appareil qui a servi au cours de la procédure. La moindre erreur annule tout. Et elles sont beaucoup plus fréquentes que ce que l'on pense, les uniformes étant souvent fâchés avec les chiffres, surtout quand ils enchaînent les contrôles toute la nuit.
Votre procès-verbal doit également faire apparaître la date de la dernière et de la prochaine vérification par la DRIRE (Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement), de l'appareil utilisé. Si l'appareil n'a pas été vérifié depuis moins d'un an, le contrôle n'est pas valable ; si l'une, ou les deux dates manquent, le contrôle n'est pas valable ; si le nom de l'organisme de vérification n'est pas mentionné, le contrôle n'est pas valable...

Manipulation délicate

Parmi les détails à remarquer, il y a la remise à zéro de l'appareil entre les deux souffles. En effet, quand vous êtes contrôlé, le niveau doit être relevé deux fois, par le même appareil. Entre les deux souffles, celui-ci doit être remis à zéro. Une petite manipulation dont les forces de l'ordre s'exemptent souvent. Ce qui frappe le contrôle de nullité.
Pour couronner le tout, il faut qu'un officier de police judiciaire, et non un simple agent ou stagiaire soit présent durant le contrôle. Ces quatre vices de procédure permettent à eux seuls d'obtenir 60 à 65% des relaxes automatiques. Vous voyez, il ne sert à rien de s'énerver, il suffit de laisser les forces de l'ordre - mal - faire leur travail.

Le ballon ne tourne pas rond

L'éthylotest, le célèbre "ballon", est loin d'être un appareil de mesure parfaitement fiable. Par exemple, il est sensible à la présence de nicotine dans l'air expiré. En clair (hum!), la fumée de tabac nuit à la précision des résultats, en fait, elle les réduit. C'est-à-dire que l'on peut être "nickel" sur un contrôle à l'éthylotest, et positif sur un contrôle à l'éthylomètre ! Une bonne raison pour se méfier des appareils vendus dans le commerce, ou pour apprendre à s'en servir convenablement. Les fabriquants le savent, et l'ont indiqué dans le mode d'emploi. En cas de contrôle au ballon, l'officier de police judiciaire doit s'assurer que vous n'avez rien fumé dans la demi-heure qui précède, ou vous faire attendre 30 minutes sur le bas coté avant de souffler. Une précaution qui n'est jamais prise, et qui annule le contrôle !
Meilleur encore, la notice d'utilisation de ces appareils indique également qu'ils ne doivent pas être utilisés en dessous de 10°C, ou à partir de 40°C. Alors, on jette un coup d'œil au thermomètre, avant de partir ?

Positif, qu'est-ce qu'on risque ?

Le risque principal quand on conduit en ayant bu de l'alcool, c'est d'abord l'accident, pour soi ou pour les autres. Et des petits malins qui croient assurer quand ils ont bu, il y en a plein les cimetières...
Entre 0,50 et 0,80 g l'infraction est une contravention qui comprend le paiement d'une amende de 4ème classe et le retrait de 6 points. Pour un permis probatoire, c'est le retrait pur et simple. Par ailleurs, le véhicule peut être immobilisé.
Au delà de 0,80 g, c'est un délit. On peut se retrouver en garde à vue pendant 48 heures, et être condamné à 4.500 euros d'amende et deux ans de prison. Et si on trouve une quelconque drogue en plus d'alcool dans tes analyses, l'amende double, et la peine maximale passe à trois ans. C'est pas bon, les mélanges...

INTERVENTIONS

Maître Iosca intervient dans les plus grands médias français

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