Amende de 22€ pour une cigarette au volant


Conduire est devenu compliqué pour les automobilistes habitués à faire deux choses à la fois. Si la police sort facilement le carnet de contraventions pour ceux qui téléphonent au volant, voilà qu'on peut désormais se faire pincer en conduisant clope à la main. Quand ce n'est pas les radars qui flashent même les « petits » excès de vitesse en ville.

C'est nouveau ? Pas vraiment. Dimanche dernier, cigarette au volant, procès-verbal au tournant, c'est le tarif dont devra s'acquitter un automobiliste de 28 ans qui a été verbalisé dans le XIXe arrondissement de Paris. Certes, il a d'abord été arrêté pour avoir grillé un feu rouge, mais le jeune homme est tombé des nues : « Non seulement j'avais respecté le feu, mais, en plus, depuis quand est-il interdit de fumer dans sa voiture ? Lorsque je conduis, ma cigarette ne même gêne pas ! Je n'en reviens toujours pas », s'est défendu le conducteur qui devra payer une amende de 22 euros.

Le motif de la contravention est assez explicite : « Conduite d'un véhicule dans des conditions ne permettant pas au conducteur de manœuvrer aisément (cigarette allumée dans la main gauche) ». Mais la loi c'est la loi (voir ci-contre) et le PV s'appuie sur l'article R. 412-6 du Code de la route.

Excès de zèle de la part de policiers excédés ou pas, ce type de verbalisation a connu un précédent en Gironde et il est le même pour les fumeurs comme pour les mangeurs de sandwich au volant. En janvier dernier, le récit d'une aide-soignante dans une maison de retraite à Bruges, Chantal Missegue, avait fait couler de l'encre.

Également verbalisée pour avoir fumé une cigarette au volant de son véhicule, elle a carrément refusé de payer l'amende. « Vous imaginez si l'on verbalise tous les conducteurs circulant une cigarette à la main, on va vite remplir les caisses de l'État », s'était emportée la jeune femme.

« BÊTISE AFFLIGEANTE »

Pour autant, est-il souhaitable de systématiser de type d'infraction ? Bof, semble dire le directeur de la sécurité publique de Bordeaux, Albert Doutre, qui estime qu'il y a « d'autres comportements bien plus dangereux à sanctionner ».

Par ailleurs, « ce cas fait jurisprudence et les poursuites de ce type ne tiennent pas légalement », laisse entendre Me Jean-Baptiste Iosca, compétent sur le droit routier et qui avait défendu le cas de l'aide-soignante.

« Verbaliser pour une cigarette relève de la bêtise affligeante. Autant mettre un PV à ceux qui disent merci avec leur main », a ironisé l'avocat girondin. Et à ceux qui cherchent du bout du doigt la bonne radio coincés dans les embouteillages.

QUE DIT LE CODE DE LA ROUTE ?

L'article R.412-6 du Code de la route. Le texte sur lequel se basent les policiers qui peuvent verbaliser les automobilistes qui fument en conduisant. « Tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes manœuvres qui lui incombent. Ses possibilités de mouvement et son champ de vision ne doivent pas être réduits par le nombre ou la position des passagers, par les objets transportés ou par l'apposition d'objets non transparents sur les vitres. Le fait, pour tout conducteur, de contrevenir aux dispositions ci-dessus est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la deuxième classe ».

Recueillis par G.C
La dépêche.fr 

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