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PARIS, UNE POLITIQUE ANTI VOITURES ?

PARIS, UNE POLITIQUE ANTI VOITURES ?

Depuis plusieurs années, est menée dans la capitale une politique qui contrarie particulièrement les automobilistes.

Anne Hidalgo avait pour objectif de diminuer la place de la voiture dans Paris. Un pari réussi, au vu  des statistiques : depuis son élection en 2014, la capitale a enregistré une baisse du trafic automobile à hauteur de 19 %.

Pour ce faire, la maire de Paris n’a pas lésiné sur les moyens : zones de circulation restreinte, vignettes Crit’Air, fermeture des berges de Seine aux automobilistes…

Si elle n’est pas l’instigatrice de cette politique – on se souvient de Jacques Chirac instaurant les poteaux anti-stationnement et les parkings payants – Anne Hidalgo semble être la plus ambitieuse.

Son projet : la fin des véhicules diesels dans la capitale en 2024 puis des véhicules thermiques en 2030.

C’est pourquoi la maire de Paris a décidé que chaque véhicule serait, depuis janvier 2017, muni d’une vignette anti-pollution « Crit’Air », permettant d’estimer le niveau d’émission de polluants à partir de l’immatriculation du véhicule. 

Les véhicules certifiés « Crit'Air 4 », roulant au diesel immatriculés entre 2001 et 2005, sont interdits depuis début 2019. Cette interdiction continuera progressivement jusqu’à la fin du diesel à Paris en 2024… au détriment des conducteurs possédant un véhicule non conforme.

La vitesse est également en ligne de mire : la maire de Paris souhaite l’abaissement de la vitesse de 70 à 50 km/h sur le périphérique ainsi que l’augmentation du nombre de radars fixes classiques.

Autant de mesures qui risquent de fâcher les automobilistes, alors même que beaucoup comptent privilégier l’utilisation du véhicule comme moyen de transport pour limiter les risques de contagion du virus Covid-19.

En effet, le déconfinement a permis l’annonce de nouvelles mesures, comme la multiplication de nombre de places dans les parkings relais ainsi qu’aux portes de Paris, sans oublier la création de 50 km pour les voies cyclables, dont le boulevard Saint-Michel, le tunnel de l’Étoile ou encore la Porte Maillot.

Paris a été l’une des premières villes à instaurer un stationnement gratuit et illimité pendant la période de confinement. Mais la fête est finie : non seulement le stationnement redevient payant dès le 11 mai, mais en cas de réélection Anne Hidalgo n’entend pas abandonner son projet de suppression de 60 000 places de stationnement pour les remplacer par des pistes cyclables.

En plein cœur de Paris, la rue de Rivoli sera bientôt fermée aux automobilistes pour n’être consacré qu’aux vélos, aux bus, aux taxis et véhicules d’urgence ou des artisans.

Dans la même lancée, la maire de Paris a annoncé la reconversion d’une trentaine de rues en voies piétonnes afin de faciliter le respect de la distanciation physique.

Toutes ces annonces concordent avec le désir de piétonnisation de la ville, et avec les précédentes mesures comme la fermeture des voies sur berges aux voitures ou encore le projet d’un centre-ville totalement piéton (visant les quatre premiers arrondissements de la capitale).

Mais à ce jour, quelles sont les conséquences exactes des réformes entreprises ?

Le trafic baisse… mais pas les embouteillages : la congestion de la capitale est passée de 36 à 39 %  entre 2018 et 2019.

Beaucoup pointent du doigt les nombreux chantiers de rénovation parisiens (Anne Hidalgo souhaitait un réaménagement de sept grandes places comme Nation ou la Bastille), mais également les nouvelles pistes cyclables qui diminuent l’espace réservé aux voitures.

Quant à la pollution, les chiffres sont à manier avec prudence. Il est vrai qu’une baisse de 10,5 % des particules fines a été enregistrée entre 2010 et 2016, mais le lien avec la baisse du trafic n’est pas démontré.

Au contraire, selon Airparif[1], cette amélioration s'explique par le renouvellement du parc automobile français et à la mise en place des normes Euro 5 pour les poids lourds.

Par ailleurs, l’augmentation de l’espace piéton peut être expliqué par les recommandations de distanciation sociale ; mais en encourageant les Parisiens à tous emprunter les voies cyclables, on peut légitimement se demander si cette mesure sera bel et bien respectée.

[1]    Organisme français agréé par le ministère de l'Environnement pour la surveillance de la qualité de l'air en région Île-de-France.